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17 mai 2011 2 17 /05 /mai /2011 11:14

 

Le ML est devenu « une cours de récréation sans surveillant » depuis que l’AMF ait décidé, en 2008, de le retirer de ses prérogatives.

Il n’est donc pas étonnant d’y voir sévir des gens malhonnêtes et sans morale.

Mais la bourse est elle le secteur où il y a le plus d’arnaques ?

Je pense depuis longtemps que quand il est question d’argent, tous les coups sont permis. Et quand on a retiré les gendarmes, alors là c’est idéal !

On peut y sévir …. presqu’en …. toute impunité.

Mais, quand on voit le nombre de transactions qui ont eu lieu lors des derniers mois de la vie boursière de la société, il faut croire qu’il y a toujours des « candidats spéculateurs » pour se faire plumer !!

Dans le cas de Proximania, les aigrefins sont tombés sur Frédéric Dadvisard, le président de l’Association de Défense des Actionnaires de Proximania (ADAP) que je connais bien.

C’est un homme tenace et d’une grande compétence financière et juridique.

Il a de grandes chances d’obtenir réparation pour les actionnaires qu’il représente. Avec Frédéric Dadvisard, « les mauvais acteurs » de Proximania sont « tombés sur un os ».

Je dis « les mauvais acteurs » de Proximania car il n’y a pas que les dirigeants qui soient en cause. Plusieurs acteurs n’ont pas fait ou mal fait leur travail, d’autres en ont profité !!

Voici un article des Echos.fr qui résume bien ce que l’on peut appeler « l’affaire Proximania ».

Curieux aussi de constater les points de croisement entre Proximania et Loyaltouch !!

 

 

17/05 | 07:00 | Claude Barjonet

Proximania : autopsie d'un désastre boursier

 

Proximania cours

Introduite en décembre 2005 sur le marché libre d'Euronext Paris, l'action Proximania a été retirée de la cote le 2 décembre 2010

Ses actionnaires la croyaient flamboyante. L'entreprise n'était en fait qu'une coquille vide.

http://www.lesechos.fr/journal20110517/lec1_l_enquete/0201326180262-proximania-autopsie-d-un-desastre-boursier-164000.php

L'histoire est édifiante. Elle est assez révélatrice des lacunes du marché libre de la Bourse de Paris, et d'une certaine façon de faire de « business »...

Le 4 septembre 2009, un millier d'actionnaires minoritaires de Proximania apprenaient avec stupéfaction que leur entreprise était privée de ses actifs : ce jour-là, en exécution d'un « pacte commissoire », qui permet à un créancier non payé de saisir des actifs du débiteur, le tribunal de commerce de Paris ordonnait en référé de transférer à la société Trimast Holding la propriété de Kertel (téléphonie), Insert (affichage publicitaire) et L-Com (distribution de recharges télécoms mobiles), trois filiales opérationnelles de Proximania.

Du jour au lendemain, cette entreprise, cotée sur le marché libre d'Euronext Paris depuis décembre 2005, devenait donc une coquille vide. Sans qu'il y ait eu le moindre signe annonciateur : le 23 mars 2009, Proximania avait ainsi déclaré viser pour 2009 un chiffre d'affaires « aux environs de 1 milliard d'euros », et l'été suivant, Laurent Troude, le PDG de Proximania (à ne pas confondre avec son homonyme Laurent Troude photographe à « Libération »), avait confirmé dans la presse la candidature de sa filiale Kertel à la quatrième licence de téléphonie mobile.

Démêler l'écheveau

Comment cette entreprise apparemment en pleine forme en est-elle arrivée là ? Président de l'Association de défense des actionnaires de Proximania (Adap) qu'il a créée en janvier 2010, Frédéric Dadvisard tente depuis un an et demi de démêler l'écheveau. Et s'efforce de mettre à jour les curieuses méthodes de gestion de Laurent Troude...

Un dirigeant visiblement persuasif : entre 2007 et 2009, Proximania est parvenu à lever près de 80 millions d'euros, ce qui lui a permis de multiplier les acquisitions dans les télécoms, la publicité et la distribution. La pertinence de sa stratégie a même été saluée à au moins deux reprises par la société de Bourse EuroLand Finance que dirige Marc Fiorentino. Il faut dire que l'activité avait bondi de 9,8 millions d'euros en 2006 à 142 millions en 2007, puis à 343 millions en 2008, et que le cours de l'action avait suivi. Et soudain plus rien !

Frédéric Dadvisard et les minoritaires entraînés dans cette déconfiture (Proximania a été rayé de la cote le 1 er décembre dernier) ne sont pas les seuls à chercher à comprendre. La justice, elle aussi, s'intéresse au dossier : en juillet 2010, Laurent Troude a été mis en examen pour « faux, usage de faux, falsification de documents administratifs et usages de tels documents, escroqueries, abus de biens sociaux, abus de confiance ». Mais aussi « escroquerie en bande organisée » ou encore « présentation de faux bilans commis courant 2008 ». Il a, en outre, été placé sous contrôle judiciaire.

Le « petit prince de la distribution »

L'examen de documents publics permet de reconstituer une - petite -partie du puzzle. Né le 10 août 1964 à Paris 18 e d'après l'extrait d'acte de naissance, mais à d'autres dates ou dans un autre arrondissement parisien si l'on se réfère à certains extraits Kbis, Laurent Troude est un mystère.

On sait de lui qu'il a fait une école de design, qu'il a navigué assez tôt dans l'univers de la publicité, créant ou reprenant diverses sociétés, et qu'il aime vivre sur un grand train, fréquentant notamment les plages de Saint-Barthélemy au large de la Guadeloupe. Son caractère ? « Toujours très calme et courtois, mais n'hésitant pas à embaucher des armées d'avocats quand une affaire tourne mal », témoigne un de ses fournisseurs, qui était tombé sous le charme, avant de devoir engager des procédures contentieuses pour se faire payer. Car les méthodes du personnage sont parfois étranges.

Ainsi, à la tête de la petite société CQFD-L'Agence Opérationnelle, il n'aurait pas déclaré, près de deux ans durant, entre 2003 et 2005, plusieurs salariés auprès de l'Urssaf - à leur insu. Jusqu'au jour où, se doutant de quelque chose, ces derniers alertent l'inspecteur du travail et saisissent le conseil des prud'hommes ainsi que le procureur. A la demande de leur avocat, l'entreprise est placée en liquidation judiciaire en décembre 2005. Et, près de quatre ans plus tard, le 7 septembre 2009, Laurent Troude est condamné par le tribunal de grande instance de Nanterre à une amende pour « exécution d'un travail dissimulé ».

Mais l'intéressé est déjà passé à autre chose : il a créé une nouvelle société, Proxirégie, spécialisée dans la commercialisation de produits dématérialisés (cartes téléphoniques prépayées, billetterie...) et vite renommée Proximania.

Une fois introduite sur le marché libre - un marché non réglementé et peu contrôlé par Euronext Paris, qui n'impose aux sociétés aucune obligation d'information -, la machine à attirer les investisseurs se met en marche. En février 2007, Laurent Troude fait ainsi la couverture du magazine « Entreprendre », qui salue en lui « le petit prince de la distribution ». L'argent afflue, et Proximania enchaîne les acquisitions. La plus importante sera Kertel, qui sera introduite sur le marché libre en janvier 2008 sur la base d'une capitalisation de 211 millions d'euros !

Jusque-là, tout va bien. Mais, en septembre 2008, en pleine crise financière, l'entreprise annonce un accord avec le britannique Payzone pour lui reprendre ses filiales française, italienne et espagnole opérant dans la distribution de recharges de téléphonie. Montant de cet investissement qui va lui permettre de tripler de taille ? 20 millions d'euros, financé par endettement, répond alors Proximania, sans beaucoup plus de précisions.

Ce que les actionnaires ne savent pas à l'époque - ils ne le découvriront qu'un an plus tard, grâce à l'ordonnance du tribunal de commerce -, c'est que les modalités de l'opération sont hallucinantes. Pour financer cette acquisition stratégique, Proximania a en effet emprunté les 20 millions à Goldman Sachs sur dix-huit mois seulement, au taux d'intérêt monstrueux d'Euribor plus une marge de 14 %  ! Laurent Troude a, en outre, accepté la fameuse clause de « pacte commissoire », qui permet au créancier de saisir les actifs de l'entreprise en cas de défaut de paiement. Des actifs, pense-t-on alors, valant au moins cinq fois le montant du prêt.

Pépites décevantes

Pour avoir mis en relation Proximania avec Goldman Sachs, la société de Bourse EuroLand Finance aurait perçu, selon l'Adap, une commission de 730.000 euros TTC. Un chiffre que Marc Fiorentino, président d'EuroLand Finance, a refusé de confirmer aux « Echos ». Puis Goldman Sachs, qui a de son côté perçu une commission de 1,2 million d'euros, cède la créance à Trimast Holding, une société luxembourgeoise appartenant au fonds Fortelus.

En avril 2009, Proximania, qui est pourtant en train d'augmenter son capital de 19 millions d'euros, laisse curieusement un impayé de 221.000 euros à Trimast Holding. Après négociations infructueuses, Trimast s'en remet au tribunal de commerce, obtient en septembre la propriété des trois filiales de Proximania et... découvre une triste réalité : ces filiales ne sont pas les pépites espérées.

Les nouveaux propriétaires lancent des restructurations, enterrent le projet de quatrième licence téléphonique, tandis que leurs commissaires aux comptes tentent de comprendre ce que ces sociétés ont réellement dans le ventre. Cela les conduira notamment à refuser de certifier les comptes 2008 d'Insert et de certifier avec réserves ceux de Kertel.

Et Proximania, dans tout ça ? Devenue une coquille vide, mais toujours existante, l'entreprise doit des explications à ses actionnaires. Or, l'assemblée générale devant valider les comptes de 2008 est plusieurs fois repoussée ; elle ne se tiendra finalement que le 1 er juin 2010 et, se souvient Frédéric Dadvisard, se révélera être « une vaste mascarade ».

Laurent Troude refusera en particulier de répondre à plusieurs questions écrites très documentées.

L'une portait sur le rachat par Proximania de 4 millions d'euros de ses propres actions en avril 2009 - au moment précis où il aurait fallu rembourser une échéance à Trimast pour éviter l'exercice du pacte commissoire.

Une autre question, savoureuse, interpellait Laurent Troude sur « de nombreux voyages en jet privé à caractère manifestement familial » qui auraient été facturés à Proximania. Mais le dirigeant refusa de répondre.

Quant à l'avenir de la société, il annonça aux actionnaires médusés qu'il réfléchissait désormais à faire de Proximania un acteur des jeux en ligne. Hors France, précisa-t-il.

Achevée à... 1 h 16 du matin après plus de trois heures de débats, l'assemblée générale aura cependant permis aux minoritaires d'apprendre que les commissaires aux comptes avaient refusé de certifier les comptes 2008 de Proximania.

Où en est le dossier aujourd'hui ? Trimast et Proximania se déchirent devant les tribunaux. La justice, on l'a vu, est saisie d'une information à l'encontre de Laurent Troude. De son côté, l'Adap poursuit sa propre enquête, ne désespérant pas de voir, un jour, les minoritaires récupérer une partie de l'argent qu'ils avaient investi. Quant à Laurent Troude, nous ne savons pas ce qu'il est devenu. Certains le disent en Suisse. Son avocat n'a pas répondu à nos questions écrites.

CLAUDE BARJONET

 

Le précédent Loyaltouch

L'histoire de Proximania présente des similitudes avec une autre affaire touchant la place de Paris : la déconfiture de Loyaltouch (ex-Initiatives et Développements). Dirigée par Christian Quérou, cette société spécialisée dans le marketing et la relation client avait été introduite en Bourse en 2006, sur le marché Alternext réservé aux PME. Conseillée notamment par son « listing sponsor » EuroLand Finance, Loyaltouch a pu lever 80 millions d'euros, avant d'être mise en liquidation judiciaire à l'automne dernier, et d'être radiée de la cote.
Désireux d'obtenir réparation après cette faillite que rien ne laissait présager,

220 petits porteurs alliés à cinq fonds d'investissement ont lancé une action en nom collectif contre les commissaires aux comptes, mais aussi Euronext et EuroLand Finance. Les dirigeants de Loyaltouch et Proximania se connaissaient bien : en juillet 2009, le second avait cédé au premier sa filiale Club Dial. Et, trois mois plus tard, Proximania avait revendu à une société détenue par Christian Quérou l'entreprise Proxitec. Une société sans activité, mais cotée sur le compartiment C d'Euronext Paris, ce qui devait lui permettre de lever de nouveaux capitaux en Bourse. Il n'en fut finalement rien.

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L
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