Le solaire à la vitesse d’un
TGV !
Je crois que les investisseurs parisiens n’ont pas
encore tous compris le phénomène du photovoltaïque en France.
Pour s’en convaincre regardez les chiffres ci
dessous :
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15 034 petits producteurs d’électricité solaire en France, + 43 % en 3 mois
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19 000 demandes de raccordement en instance, 3 000 de plus chaque mois
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objectifs révisés à la hausse : 5 400 Mw installés en 2020 contre 1 000 prévus auparavant
è x 5 !
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à puissance égale, le photovoltaïque crée 35 fois plus d’emploi que l’éolien selon Christian Cachat le président de l’APESI. Nul
doute que dans le contexte de crise économique actuelle, ce sera la filière favorisée par le gouvernement.
Après le photovoltaïque, le solaire thermique prendra le
relais car l’incitation fiscale deviendra contrainte !
3 millions de foyers français, en 2012, et 9 millions,
en 2020, sont prévus d’être équipés d’un chauffe eau solaire.
De tout ceci, la majorité des investisseurs ne sont pas
conscients car cela se passe en région et le plus souvent sur nos toits.
Mais le solaire est en marche …. à la vitesse d’un
TGV !
La France redécouvre le
solaire.
D’abord pionnier dans le développement de cette
énergie renouvelable, aux lendemains du premier choc pétrolier, avant de s’en détourner pendant les décennies 1980 et 1990, le pays cherche aujourd’hui à rattraper le temps perdu.
Son jeune Institut national de l’énergie
solaire installé près de Chambéry, fer de lance national dans la recherche et le développement de la filière, accueille pour trois jours, du 26 au 28 juin, le « Solar event
», un événement international
pour les professionnels et le grand public.
1. Le solaire est-il à la mode ?
Le soleil a fait tilt dans les esprits.
Au cours des trois premiers mois de 2009, 4 500 foyers ou entreprises ont été raccordés au réseau électrique géré par Électricité réseau
distribution France (ERDF) afin de vendre leur production d’électricité d’origine solaire à EDF.
Le nombre total d’installations solaires a ainsi grimpé de
43 % en trois mois.
La France avait signé en 2006 l’acte de naissance ou plutôt
de renaissance du solaire sur le sol national en instaurant un tarif de rachat très incitatif pour l’électricité photovoltaïque (PV), comme cela se pratique dans les pays qui soutiennent le
développement de la filière.
Depuis lors, une myriade de petits producteurs
ont vu le jour.
Ils étaient 15 034 fin mars 2009.
Mais ce que les chiffres ne disent pas, c’est
qu’ils sont encore beaucoup plus nombreux à vouloir être raccordés au réseau.
ERDF éprouve des difficultés à venir à
bout d’une file d’attente de… 19 000 demandes de raccordement.
Sans compter que plus de 3 000 nouveaux
dossiers arrivent sur ses bureaux chaque mois.
« On atteindra sans doute 40 000 à 50
000 demandes en 2009 »,
prévoit François Henimann, directeur du service raccordement d’ERDF.
« On n’imaginait pas qu’il y aurait un tel intérêt
», s’étonne Laurianne Senié,
chargée de mission photovoltaïque à la chambre d’agriculture de l’Ariège. La chambre a décidé d’aider les agriculteurs du département qui souhaitent s’équiper en solaire PV. Résultat : 55
agriculteurs se sont lancés dans la production l’an dernier et 74 cette année pour la seule Ariège.
Le solaire photovoltaïque commence ainsi à
essaimer dans tous les secteurs.
Après les particuliers qui ont joué le rôle de
pionniers en s’équipant de très petites installations, d’une puissance inférieure à 3 kilowatts crêtes (kWc), vient le tour des grandes installations sur les hangars agricoles, les toits de
supermarchés ou de bâtiments des collectivités territoriales et bientôt des grandes centrales solaires au sol. Parmi les dossiers en attente à ERDF, 150 installations sont supérieures à 250 kW,
80 supérieures à 3 mégawatts (MW) et même 8 à 10 MW.
Paradoxalement le solaire thermique (qui sert à chauffer l’eau), filière économique plus ancienne et plus mature, progresse moins vite, mais progresse tout de même : 329 000 m2 ont été installés
sur les toits en 2007 et 394 000 en 2008.
2. Quels sont ses atouts et ses limites
?
À court terme, nul doute que le solaire
thermique a plus d’atouts que son homologue photovoltaïque.
Selon les régions et les niveaux
d’ensoleillement, un chauffe-eau solaire (CES) couvre 50 à 70 % des besoins annuels en eau chaude d’un foyer, le CES étant toujours couplé à une chaudière traditionnelle pour assurer le
complément. « Il deviendra obligatoire dans la prochaine réglementation
thermique et va se généraliser sur le bâti neuf », fait valoir Jean-Louis Bal, directeur des énergies
renouvelables à l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie.
Un chauffe-eau solaire coûte environ 5 000 € et bénéficie du crédit d’impôt développement durable (plafond de 16 000 € sur cinq ans) – cette aide pouvant se cumuler avec l’écoprêt à taux zéro
(jusqu’à 30 000 €) et les aides des collectivités territoriales. Mais la crise et l’effondrement du prix du pétrole ont ralenti le développement de la filière, avant qu’une remontée du prix du
baril n’inverse très certainement à nouveau la tendance. « Le crédit d’impôt est phagocyté par le solaire
photovoltaïque », assure, de
surcroît, Jean-Louis Bal.
Les opérateurs ont, en outre, développé des
formules financières permettant de financer complètement l’installation photovoltaïque grâce à la revente d’électricité. En outre, les capteurs dans les différentes technologies augmenteront leur
rentabilité et les coûts encore élevés baisseront.
L’horizon cependant se rapproche vite. Dans les pays où l’électricité est chère, la parité réseau, c’est-à-dire la convergence des prix entre l’électricité solaire et celle du marché, devrait
intervenir dans les années dès avant 2020.
En France, le bas coût de l’électricité
d’origine nucléaire (0,11 €/kWh) ne plaide guère pour le développement du solaire photovoltaïque (0,60 €/kWh) qui génère un surcoût financé par les consommateurs au travers de la contribution au
service public de l’électricité (CSPE).
3. Les perspectives pour 2020 sont-elles tenables
?
«
Les objectifs seront largement dépassés », s’exclame Richard Loyen, délégué général d’Enerplan,
l’association des professionnels du solaire.
En 2005, l’administration française
tablait sur 1 000 MW pour 2020. Or, la file d’attente actuelle des 19 000 raccordements
s’élève déjà à 760 MW. Le Grenelle de l’environnement a donc révisé à la hausse les objectifs pour les fixer à 5 400 MW
pour 2020.
«
Cela reste totalement sous-dimensionné », estime Adel El Gammal, de l’Association européenne de
l’industrie photovoltaïque, qui vient de publier un rapport « Perspective 2020 ».
« En 2000, Epia avait envisagé 3 gigawatts (GW ou 1 000 MW)
en Europe en 2020. On nous prenait pour des fous, mais près de 5 GW ont été installés l’an dernier », rappelle Richard Loyen.
Les objectifs fixés par le Grenelle paraissent plus que jamais insuffisants, confirme l’étude de PricewaterhouseCoopers sur l’état de la filière photovoltaïque en France parue en mars.
Enerplan et Soler, la filière solaire du
syndicat des énergies renouvelables, visent pour la France une fourchette allant de 12 à 16 GW,
soit deux à trois fois plus que le Grenelle.
«
Il n’y a pas encore une pleine compréhension du potentiel du photovoltaïque en France », estime Adel El Gammal. La programmation pluriannuelle des
investissements en matière d’énergie présentée début juin par le ministre Jean-Louis Borloo reste cependant calée sur les objectifs du Grenelle, 1 % d’électricité solaire en 2020, et table
essentiellement sur un développement du solaire thermique.
Trois millions de foyers devraient être équipés de
chauffe-eau solaires en 2012 et près de neuf millions (soit 30 % des foyers) en 2020.
4. Le solaire peut-il créer des emplois
?
«
On paye cher de n’avoir pas cru au soleil pendant vingt ans. D’autres pays, surtout l’Allemagne, n’ont pas attendu pour développer une industrie. Mais la bataille n’est pas perdue et aujourd’hui
la France a de nombreux atouts », reconnaît Richard Loyen.
En matière solaire la France est finalement
partie lentement mais sûrement. Le développement du secteur y est « plus maîtrisé et plus durable »
qu’en Espagne ou en Italie, affirme le rapport
PricewaterhouseCoopers. Chez nos voisins du Sud, la forte croissance du solaire est le fait d’une spéculation effrénée sur des parcs de grande taille, explique le rapport.
«
On a une très bonne couverture du territoire », se réjouit Francky Boisseau de Qualit’ENR. Cet organisme
créé en 2006 gère les labels de qualité Qualisol pour le thermique et QualiPV pour le photovoltaïque.
En 2008, on recensait 13 000 installateurs chauffagistes ou plombiers ayant un label Qualisol et cette année 3 800
couvreurs et électriciens ont acquis le nouveau label QualiPV.
«
Si, il y a un an, un particulier ne savait pas où s’adresser, aujourd’hui partout en France on peut faire appel à un artisan qualifié, affirme Francky Boisseau, et ces très
petites entreprises sont une source majeure de développement de l’emploi. »
«
Le potentiel d’emploi sera d’autant plus important que l’industrie sera très délocalisée », ajoute Christian Cachat, président
d’Apesi, l’Association des producteurs d’électricité solaire indépendants créée au début de l’année et qui milite pour que les PME et TPE se fassent une place sur le marché aux
côtés des quelques gros acteurs historiques.
C’est sur l’amont de la filière, la fabrication
industrielle de panneaux PV et thermiques, que le retard français est le plus manifeste en dépit de la présence historique des industriels
Photowatt pour le PV ou Clipsol pour le thermique.
Il faudra pourtant des installations
industrielles, françaises ou étrangères, pour alimenter le marché français jugé stratégique au niveau européen. À l’instar du chauffagiste allemand Viessmann qui développe son unité de production
de capteurs solaires thermiques à Faulquemont, en Moselle, pour produire près de 300 000 panneaux par an.
Marie VERDIER
http://www.la-croix.com/article/index.jsp?docId=2379418&rubId=1099
Voici un extrait d’un article que l’on peut trouver sur
le site de l’APESI (Association des Producteurs d’Electricité Solaires Indépendants).
L’APESI est dirigée par Christian Cachat le PdG de
Rewatt dont je vous ai entretenu plusieurs fois sur ce blog.
http://www.apesi.fr/emploi.html
Dans la perspective du Grenelle de
l’environnement et de ses objectifs, la puissance du parc photovoltaïque installé en 2020 devrait atteindre 5 400 MW, soit près de 100 fois plus qu’en 2007. En se basant sur ces prévisions, la
filière pourrait être extrêmement créatrice d’emplois.
En effet, le photovoltaïque crée 35 emplois par gigawattheure (GWh), tandis que dans l’éolien n’en crée qu’un seul pour la même quantité d’énergie, la petite hydraulique
seulement 0,25 et l’électricité nucléaire 0,15.
La filière photovoltaïque est une filière complète sur le plan professionnel. En effet, de l’extraction du silicium à la revente d’électricité de multiples compétences sont sollicitées. Les principaux métiers interviennent dans les domaines suivants: administratif, juridique, fiscal,
gestion de projet, ingénierie, production, installation, …
La filière photovoltaïque crée des métiers qualifiés et peu délocalisables.
A lire aussi sur le même site internet
« La filière
photovoltaïque » :
http://www.apesi.fr/filiere.html