Alors que plusieurs sociétés suivies dans ce blog vont publier d’excellents résultats 2010 (Green Energy, Solabios) ou même très bons (Facilasol), on peut se poser légitimement des questions sur l’avenir du photovoltaïque.
Depuis l’automne 2010 le ciel de ce secteur s’est obscurci en raison d’un engouement opportuniste et déraisonné sur la filière. Au 31 décembre dernier il y avait 69 985 demandes de raccordement pour une puissance cumulée de 3,4 GWc alors que le Grenelle de l’Environnement prévoit une puissance installée de 5,4 GWc à l’horizon 2020. Au rythme des demandes 2010, l’objectif aurait été atteint dès 2013 / 2014 !
Le delta entre le prix du photovoltaïque racheté par EDF et le coût de production de l’électricité conventionnelle étant supporté par EDF et au final l’usager au travers d’une taxe appelée CSPE (Contribution au Service Public de l’Electricité).
Il n’était pas possible de laisser cette taxe s’envoler sur nos factures EDF !
On pense que 2 000 MWc, sur les 3 400 MWC présents dans la file d’attente, seront réalisés. A cela l’état a imposé une limite de 500 MWc par an de nouvelles capacités photovoltaïques à installer.
Cela nous donnerait une perspective de développement de, tout de même, 25% / an comme on le voit sur la courbe ci-dessous :
On arriverait donc à une puissance installée 2020 qui dépasserait les objectifs premiers du Grenelle.
Ces projections du gouvernement français ont été réalisées avant la catastrophe de Fukushima au Japon.
Ces chiffres ne peuvent donc qu’être améliorés.
Après la baisse annoncée de 20% au mois de mars 2011 des tarifs de rachat de l’électricité d’origine photovoltaïque par EDF, on peut établir une courbe d’évolution des tarifs jusqu’en 2020 :
Cette baisse annuelle préméditée des tarifs de rachat, pour les nouvelles installations, vise à être corrélée à la baisse attendue du coût de ces nouvelles installations.
N’oublions pas non plus le crédit d’impôt de 25%.
Il faut savoir que ce que l’on appelle la parité réseau, n’est plus hors de porté.
La parité réseau sera atteinte quand, pour les consommateurs, l'électricité photovoltaïque sera moins chère que le prix de l'électricité conventionnelle
« SolaireDirect » estime qu’elle est déjà à sa portée.
En Italie elle est déjà atteinte en raison d’un meilleur ensoleillement que la France et d’un tarif de l’électricité conventionnelle plus élevé que chez nous.
En France, en particulier en raison des coûts du démantèlement des centrales nucléaires et des investissements qu’il va falloir payer pour leur sécurité, il est certain que les tarifs du KWh sont voués à augmenter fortement malgré ce qu’affirme le gouvernement actuel qui recule pour mieux sauter.
En France, avant les évènements du Japon, la parité réseau était prévue d’être atteinte entre 2015 et 2020 comme on le voit ci-dessous :
Il n’est donc pas loin où le photovoltaïque pourra voler de ses propres ailes.
La croissance dépendra alors des capacités des producteurs solaires à mettre en place des économies d’échelles, des coûts de production et des prix de revient inférieurs au tarif de marché de l’électricité.
Le solaire est une énergie illimitée, facile à mettre en place techniquement et économiquement, à petite ou à grande échelle.
Ce n’est pas un hasard si de grandes entreprises comme Alstom ou Schneider y investissent fortement.