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Portrait du jour
Mercredi 04 janvier 2012
Daniel Chérel fait affaire avec des éleveurs de porcs chinois
Daniel Chérel, 27 ans, travaille depuis cinq ans en Chine pour la société morbihannaise Olmix, spécialiste des solutions naturelles pour la nutrition et la santé animale et végétale. Dans le cadre d'un VIE (Volontariat International en Entreprise), il fait affaires avec les éleveurs. Entretien.
Originaire de Bréhan dans le Morbihan, Daniel Chérel était à Rostrenen mercredi dernier pour retrouver Alain Réocreux, de Plounévez-Quintin, responsable du développement international de l'entreprise.
Celui-ci l'avait repéré lors d'un stage dans l'entreprise et l'a parrainé durant ses études : « Je lui avais dit qu'il fallait qu'il soit différent des autres et je lui avais conseillé d'apprendre le chinois plutôt que l'anglais. Son parcours est exemplaire pour les jeunes. ».
Quel a été votre parcours pour arriver en Chine ?
Fils d'éleveur de porcs et voisin de la société Olmix, j'y ai effectué tous mes stages, de la production aux différents services et je voyais des expéditions vers le Canada, vers les Philippines, vers la Thaïlande.
À l'ISUGA, institut de management Europe-Asie, à Quimper, j'ai côtoyé beaucoup d'Asiatiques qui constituaient les deux tiers de ma promotion. Le matin, nous avions des cours de langue et l'après-midi des cours de management et de formation au commerce international.
Mes stages en Chine m'ont permis de rencontrer les éleveurs industriels et familiaux. Car, en Chine, dès que l'on sort de la ville, il y a un cochon sous chaque toit et dans le monde, un cochon sur deux est chinois.
Le fait de parler chinois m'a aidé dans mes contacts avec les éleveurs de porcs. Lors de ces deux années de stages, j'étais employé comme volontaire international à l'exportation (VIE).
Quel est, selon vous, le secret de votre société pour réussir son implantation en Chine ?
Aujourd'hui, Olmix a créé une filiale avec un Chinois à sa tête. Moi, je l'assiste et nous commercialisons les produits importés de notre société en Bretagne, à savoir le mistral, un produit asséchant de litière et le mycotoxin contre les champignons.
Ce n'est pas simple. Mais le bon travail accompli a valu à notre société de recevoir le prix de meilleure compagnie française, le 26 novembre à Pékin devant un parterre de 500 entreprises chinoises.
Olmix consacre 10 % de son budget à la recherche. C'est notre point fort. Nous ne pourrions pas battre les Chinois au niveau des prix. Par contre, au niveau technologique, ils n'arrivent pas à notre niveau et nous leur apportons une solution qui leur rapporte de l'argent.
Ils sont preneurs de nos produits dès lors que leur utilisation augmente la productivité et donc les bénéfices. Il faut des compétences pour leur faire adopter des techniques.
Ma chance, c'est de venir d'un milieu d'éleveurs et donc de pouvoir montrer aux éleveurs chinois que je maîtrise leurs problèmes. J'arrive à leur faire adopter des techniques plus vite dans la mesure où ils voient le résultat. Mais il faut faire preuve de beaucoup de persévérance.
Qu'est ce qu'un volontaire international à l'exportation ?
C'est une formule vraiment exceptionnelle pour les jeunes qui veulent partir à l'étranger. En fait, l'ambassade gère les VIE sous couvert de l'État.
C'est un contrat de deux ans par lequel, une entreprise s'engage à payer le stagiaire pour un travail qui débouchera sur un emploi. C'est un véritable challenge pour l'entreprise qui s'engage, sur deux ans dans un pays lointain, avec quelqu'un qu'elle ne connaît pas.
Un jeune Chinois a suivi le même parcours mais pas au même moment. Pendant deux ans, j'ai été salarié de l'ambassade de France à Pékin. Mais, c'est Olmix qui payait. Cette formule est valable pour d'autres pays. Mais si on veut aller travailler en Chine, il n'y a pas d'autre solution. Moi, on me connaît à travers Olmix, la société que je représente.